Ce document a été numérisé dans le cadre du projet international EUCIDA (2017/2020) regroupant l’Espace multimédia Gantner (France), Ruared (Dublin, Irlande), Luznava Manor (Rezeknes, Lettonie)
EUCIDA (EUropean Connection In Digital Art), des connexions européennes pour les arts numériques, est un projet sur trois ans, financé par creative europe, porté par le centre d’art RUARED (Irlande). Ce projet a pour objectif à travers une plateforme collaborative, de rendre plus visible internationalement, le champ des arts numériques et ses pratiques innovantes afin de les développer d’avantage et durablement.
Un certain nombre d’artistes numériques ont eux-mêmes suivi une formation en ingénierie. Le médium numérique pose en outre divers problèmes au monde de l’art traditionnel : lieu d’exposition, collection, vente, conservation… On soulignera le fait que le qualificatif «numérique» appliqué à l’art ne fait pas l’unanimité sous toutes les latitudes. On assiste à un flou sémantique qui trahit des appartenances géographiques et/ou artistiques parfois très éloignées. Sans exhaustivité, on mentionnera ainsi les termes « art médiatique », « multimédia», « transmédia » qui se font concurrence. Cette terminologie est parfois peu convaincante, du fait d’une traduction anglaise littérale et de la charge trop marquée du mot « média » en français, qui recouvre définitivement une autre réalité que celle des pratiques artistiques émergentes du 21e siècle. La forme grammaticale trahit également un statut particulier : pour le philosophe français Yves Michaud, « le fait même qu’on hésite à parler d’art numérique au singulier ou d’arts numériques au pluriel dit beaucoup sur le caractère hybride de la notion ». Nous choisirons ici de parler de préférence d’« arts numériques », en référence à la dénomination de la Commission des arts numériques en Communauté française, mais aussi de « création numérique » ou d’« œuvre d’art numérique ».
Le présent Dossier s’articulera en deux parties. La première partie, d’ordre général, examinera les définitions des arts numériques, en dressera une typologie, décrira l’évolution de ceux-ci et analysera leurs canaux de diffusion. La seconde partie traitera plus précisément des arts numériques en Communauté française et se penchera sur le contexte d’une reconnaissance progressive de ces arts, sur les mécanismes d’aide mis en place, sur les lieux de formation et d’enseignement, et enfin sur les artistes, galeries et entreprises qui s’y intéressent. Précisons que la Communauté française a décidé, en mai 2011, d’adopter la dénomination « Fédération Wallonie-Bruxelles » dans sa communication interne et externe. Ce nouveau nom n’ayant cependant pas la portée juridique que lui donnerait une révision de la Constitution allant dans le même sens, nous maintiendrons, dans ce Dossier, l’appellation constitutionnelle de Communauté française
Laurent Diouf