Engrammes trouve sa genèse dans le dispositif photographique Le Théâtre de la Mémoire (1996) qui proposait de gérer un stock d’images et d’établir une stratégie pour produire un monde. Dans le prolongement de ce travail, Pierre Antoine réalise Engrammes à partir de cinq cents de ses photographies qu’il numérise et organise en cent vingt champs thématiques comme Photographie, Temps, Surface, Désir, Silence, Économie, etc.
Engrammes est une base de données photographiques qui s’appréhende sur le mode du diaporama interactif. Chaque image possède une (ou plusieurs) zone sensible qui enclenche un processus narratif intuitif et plus ou moins aléatoire. L’expérience qui s’apparente à un visionnage d’archives laisse le spectateur libre de produire des associations imaginaires et de restituer les différentes logiques qui fondent ce travail. Engrammes s’articule donc comme un espace hypothétique dont les zones sensibles renvoient à des cercles concentriques élaborés sur des relations graphiques, sémantiques ou indicielles.?Les deux options de retour-arrière qui sont disponibles pour revoir le chemin emprunté, convoquent toutes les images qui auront été préalablement sélectionnées sous la forme du plein écran avec la touche [effacer], et d’une séquence de vignettes avec la touche [retour]. Ces Play Back, qu’il n’est possible d’afficher qu’une seule fois, s’effacent ensuite de la mémoire de la machine et participent, selon l’artiste, à une sorte “ d’économie psychologique”, c’est-à-dire une re-mémorisation des indices visualisés, de la séquence déployée et du temps écoulé. Sans fin pré-déterminée, seul le spectateur est à même de décider quand s’arrêter.
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Sur l’artiste :
http://pierreantoine.fr/
Sur l’œuvre :
http://www.pierreantoine-photos.com/