Apparitions, Révélations : Une exploration de la lumière
Avec Silvi Simon, Dan Gregor, Julien Maire, Fabien Léaustic et Nicolas Chesnais
La lumière artificielle est depuis bien longtemps aussi indispensable à notre environnement que la lumière naturelle. Elle appartient à notre quotidien : de la lampe de salon aux écrans. Elle nous est devenue, en quelque sort, naturelle.
L’exposition Apparitions – Révélations : Une exploration de la lumière propose de sortir la lumière de sa fonctionnalité première : à partir de machines, telles que des projecteurs vidéo 16mm ou de simples ampoules, les artistes abordent différemment le lien entre la lumière, l’image et le son. C’est d’abord un moment privilégié pour s’immerger dans des œuvres singulières où la lumière artificielle nous révèle d’autres univers : du vol d’oiseaux éclaté et sans fin de Silvi Simon au cinéma en relief de Julien Maire, en passant par les paysages de lumière de Fabien Léaustic qui réanime ici l’éther, cher aux physiciens travaillant sur la lumière à la fin du XIXème siècle. Installations qui brouillent les pistes, en clair-obscur, à l’instar de la pièce de Dan Gregor, quand le faisceau lumineux devient son…
La lumière s’offre ainsi aux visiteurs dans sa fugacité, sa temporalité, sa sonorité et sa magie. Elle apparaît, stimulée par des sources électriques détournées, représentée en un incroyable calcul par Nicolas Chesnais. Elle se donne à voir bien sûr, mais aussi à entendre. Elle se donne à nous en une poésie à savourer sans modération.
[vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_tta_accordion][vc_tta_section title= »AUTOUR DU TITRE » tab_id= »1455120876803-8223bc25-8b4f »][vc_column_text]
La lumière détournée de son sens premier : utilitaire, on en explore les possibles. Ici, à la manière d’un photographe plongeant ses clichés dans un bain de révélateur pour faire apparaître l’image, les artistes ont imaginé des œuvres prenant vie grâce à la lumière. L’installation se présente à nous, apparaît devant nos yeux dans sa matérialité et la lumière révèle le sens, l’essence de l’oeuvre.
Les mots clés
Sources : Wikipedia.org, 3dnatives.com
Année-Lumière : Une année-lumière est égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide pendant une année, soit environ 9461 milliards de kilomètres.
Dodécaèdre : Un dodécaèdre régulier est un solide composé de 12 faces. Le préfixe dodéca-, d’origine grecque, fait référence au nombre de faces. Un dodécaèdre régulier est un solide de Platon composé de faces pentagonales (à 5 côtés), dont 3 se rejoignent à chaque sommet.
Ether/Ethyl : En physique, le terme d’éther a recouvert plusieurs notions différentes selon les époques. Les différents éthers considérés par les physiciens sont « des substances subtiles distinctes de la matière et permettant de fournir ou transmettre des effets entre les corps ». René Descartes, Robert Hooke et Christian Huygens ont supposé que, comme le son dans l’air ou les ondes à la surface d’un milieu liquide, la lumière se propageait dans un fluide : l’éther. L’éther, subtil, c’est-à-dire indétectable puisqu’il ne freine aucun corps, était censé remplir l’univers, puisque la lumière des étoiles nous parvient.
Filmatruc : Un Filmatruc est un terme générique utilisé par l’artiste Silvi Simon pour désigner ses différents dispositifs crées pour la projection cinématographique. Ce terme lui à été inspiré par une citation de Georges Méliès un des principaux créateurs des premiers trucages cinématographiques qui affirmait « moi je fais des films à trucs ».
Interactivité (dans l’art) : L’art interactif est une forme d’art dynamique qui réagit à son public et/ou à son environnement. L’art interactif permet différents types de navigation, ou de participation à l’œuvre. Ces installations sont maintenant généralement informatiques et utilisent des capteurs, qui mesurent des événements tels que la température, le mouvement, la proximité, la lumière. L’oeuvre est programmée de manière à obtenir des réponses ou réactions particulières. Dans ces oeuvres, le public et la machine ialoguent ensemble en temps réel et génèrent une œuvre d’art unique, non figée.
Low-Tech : Le low-tech ou basse technologie, par opposition à high-tech, est attribué à des techniques apparemment simples, économiques et populaires. Elles peuvent notamment faire appel au recyclage de machines récemment tombées en désuétude, obsolètes.
Microphénomène : phénomène imperceptible / invisible à l’oeil nu.
Minimalisme : ou art minimal. Mouvement, né aux Etats-Unis dans les années 1960. Qu’il s’agisse
d’art visuel, musical, littéraire, le principe est le même: il faut exclure tout le superflu et économiser les moyens de création. Cela correspond à la célèbre formule de l’architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe « Less is more » (Moins c’est plus). Des artistes : Donald Judd, Carl André, Robert Morris, Sol LeWitt…
Multi-Projection : Système de projection utilisant plusieurs écrans ou cinéma élargi.
Nanoseconde : en physique, unité de mesure valant un milliardième de seconde.
Prisme : Un prisme est un bloc de verre taillé, composé classiquement de trois faces sur une base triangulaire mais pouvant adopter des formes plus complexes et éloignées du prisme usuel. C’est un instrument optique utilisé pour réfracter la lumière, la réfléchir ou la disperser. Il a permis de grandes avancées dans la compréhension de la composition de la lumière grâce aux expériences de Isaac Newton au XVIIIe siècle.
Stéréolithographie : La stéréolithographie utilise le principe de photo-polymérisation pour fabriquer des modèles en résine de toute taille et de géométrie complexe. Un fichier numérique 3D est transmis à la machine, où un logiciel réalise une découpe du modèle en plusieurs couches d’impression. La pièce est imprimée sur une plate-forme horizontale, plongée dans un liquide plastique. La photo-polymérisation est provoquée par un rayon de lumière ultraviolette. Le faisceau laser balaie la surface de résine liquide en fonction du modèle 3D. Une fois qu’une couche de matériau est solidifiée, la plate-forme descend et une nouvelle section est solidifiée. Un post-traitement au four est nécessaire pour accroître la résistance du matériau.
[/vc_column_text][/vc_tta_section][vc_tta_section title= »CONNEXION » tab_id= »1455120877067-51169216-1a2c »][vc_column_text]
Avec des artistes
Anthony Mac Call : (1946) Cinéaste expérimental, connu pour ses séries de films de « lumière-solide » dont son premier et plus célèbre Line Describing a Cone (1973), dans lesquels il met en avant la source lumineuse, composant essentiel du cinéma.
Pour la réalisation de ces premières œuvres, l’artiste dessine une figure géométrique – qui se transforme tout au long du film – sur une pellicule 16 mm, image par image, avec l’aide d’un stylo bille, d’un compas et de gouache blanche. Lorsque le film est projeté, le spectateur voit la figure géométrique apparaître sur un mur, mais surtout, il voit un cône lumineux formé par la lumière qui sort du projecteur, souvent mise en valeur par un fumigène : l’œuvre n’est alors pas uniquement dans les images projetées, mais aussi dans ce faisceau lumineux, qui forme une « sculpture de lumière ». Le spectateur peut observer mais aussi « toucher », traverser et déformer cette sculpture de lumière. Dans les années 2000 il produit une nouvelle série de films de « lumière solide », tel que Meeting You Halfway (2009). Cette nouvelle série se différencie de la première par la forme projetée qui est un ensemble de lignes et de courbes mouvantes, et par sa dimension numérique. Le matériau de l’artiste n’est plus un projecteur mais un vidéoprojecteur qui diffuse une image numérique, contrôlée par ordinateur. L’oeuvre Netykavka de Dan Gregor s’inspire directement de ces œuvres.
Eadweard Muybridge : (1830-1904), est un photographe britannique, renommé pour ses décompositions photographiques du mouvement.
En 1872, Muybridge prend connaissance de la polémique sur le galop du cheval. À l’époque, le physiologiste français Étienne-Jules Marey, également pionnier de la chronophotographie, affirme que le cheval au galop n’a jamais les quatre fers en l’air au cours des phases d’extension – ainsi que les artistes le représentent depuis des siècles – une vision vivement repoussée par les savants de l’époque. Un prix est offert à qui résoudra le mystère et Muybridge se propose de le gagner en utilisant la photographie. Le 18 juin 1878, devant la presse convoquée, il dispose douze (ou vingt-quatre) appareils (des chambres photographiques) le long d’une piste équestre. Chaque appareil photographique est enfermé dans un petit laboratoire photographique où un opérateur se tient prêt à enduire de collodion la plaque de verre. De minces fils tendus sur le parcours sont heurtés par le cheval déclenchant à distance les chambres photographiques. De nombreux essais sont nécessaires, mais Muybridge obtient les fameux clichés qui confirment la théorie de Marey.
Il s’intéresse dès lors au mouvement, animal et humain. Il met au point le zoopraxiscope, un projecteur qui recompose le mouvement par la vision rapide et successive des phases du mouvement. La machine est réalisée dès 1879. Ses travaux le posent en précurseur du cinéma.
Etienne Jules-Marey : (1830-1904), est un médecin et physiologiste français. Considéré comme un touche-à-tout atypique, il est un pionnier de la photographie et précurseur du cinéma.
Avec le Français Albert Londe, il met au point un appareil à douze optiques et autant de plaques de verre impressionnées l’une après l’autre (en rafale) en direction du même sujet.
La même année, il invente la chronophotographie sur plaque fixe (au gélatinobromure) : à l’aide d’un seul objectif — contrairement à la méthode de Muybridge qui utilise encore plusieurs objectifs — et avec des sujets clairs sur fond noir, une plaque photographique est exposée plusieurs fois par un obturateur rotatif.
Marey met au point, en 1882, le fusil photographique qui lui permet de photographier en douze poses un sujet « sur nature » en épaulant comme avec un vrai fusil.
En 1889, Marey abandonne la plaque de verre, lui préférant le support souple et transparent en celluloïd, inventé par l’Américain John Carbutt. Il l’adapte avec succès à son fusil photographique puis développe un mécanisme capable de faire avancer la pellicule souple en synchronisme avec la fermeture de la fente d’un obturateur. L’apparition des premiers films du cinéma est proche, mais la reproduction du mouvement n’est pas le but recherché par Marey dont le seul souci, scientifique, est de décomposer les phénomènes trop rapides pour être perçus par l’œil humain. Le refus de l’utilisation récréative d’une quelconque machine l’éloigne donc du processus qui va mener à l’invention du cinéma en 1891 par Thomas Edison.
Dan Flavin : (1933 – 1996), est un artiste minimaliste américain célèbre pour avoir créé des installations spectaculaires de tubes fluorescents du commerce.
« On peut ne pas considérer la lumière comme un phénomène objectif, mais c’est pourtant ainsi que je l’envisage. Et, comme je l’ai déjà dit, jamais l’art n’a été aussi simple, ouvert et direct ». Les constructions de Flavin marquent l’avènement d’une époque d’installation in situ, aujourd’hui banale. Une œuvre de Flavin est définie dans un premier temps, par la disposition de tubes de lumière fluorescente puis c’est l’extension lumineuse qui détermine sa structure son épaisseur, son volume. En ce sens la dimension de l’œuvre est réglée par l’architecture (mur, plafond, sol) qui la délimite.
En envahissant l’espace la lumière de Flavin le transforme et le dématérialise souvent. Le bain lumineux a en effet pour propriété d’abolir les frontières entre l’environnement et l’appareil d’éclairage qui ne font plus qu’un. L’œuvre devient ainsi une « situation », un lieu d’expériences perceptives liées aux déplacements du spectateur. Ses œuvres, n’inspirent pas de contact physique, elles sont réellement impalpable, on ne peut même pas poser son regard sur elles ; c’est pour l’artiste une façon de supprimer un mode de relation émotionnel souvent rattaché aux objets.
Olafur Eliasson : (1967) est un artiste contemporain danois créateur du studio Eliasson probablement l’un des plus importants dans le monde de l’art. La recherche et l’expérimentation constituent la base essentielle de sa démarche artistique.
Son œuvre explore la relation existant entre la nature et la technologie, comme lorsque des éléments tels que la température, l’olfactif ou encore l’air se convertissent en partie en éléments sculpturaux et en concepts artistiques. Le dépassement perpétuel des limites connues constitue le principal moteur de son inspiration. Il exploite tous les champs du réel afin de créer une composition originale et innovante.
La lumière, et en particulier ses effets visuels, occupent une place importante dans sa recherche artistique. Son langage artistique se définit à travers la mise en scène des espaces et l’intervention des spectateurs, qui prennent le rôle d’acteurs. Une grande part de liberté est laissée à chacun dans son appropriation et son interprétation personnelle.
Avec des techniques
Le light Painting
Le Light Painting est une technique photographique consistant à faire intervenir une ou plusieurs sources de lumière tenues à la main (typiquement des lampes de poche ou autre lasers) dans une scène photographiée avec un temps de pose supérieur à 1 seconde.
La lumière peut être dirigée vers l’objectif : le résultat ressemble alors à une photo classique sur laquelle on aurait peint des traits lumineux ; ou dirigée vers le sujet, ou une partie du sujet photographié : la photo est ainsi éclairée par endroit, et sombre à d’autres.
Historiquement, le premier light-painting a été créé en 1882 par Étienne-Jules Marey, il s’est amusé à signer son nom avec une boule blanche en se déplaçant devant un mur sombre et en enregistrant photographiquement toute l’opération.
Avec des façons de créer
les Fablab
Un fab lab (fabrication laboratory ou atelier de fabrication numérique) est un lieu ouvert au public où il est mis à sa disposition toutes sortes d’outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation d’objets.
La caractéristique principale des fab lab est leur « ouverture ». Ils s’adressent aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants ou aux hackers en tout genre, qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils regroupent différentes populations, tranches d’âge et métiers différents. Ils constituent aussi un espace de rencontre et de création collaborative qui permet, entre autres, de fabriquer des objets uniques.
[/vc_column_text][/vc_tta_section][vc_tta_section title= »Les VISIT’ATELIERS » tab_id= »1455121464715-e5c0f90d-b0cb »][vc_column_text]
Les visites et ateliers
Visit’atelier : scanner un objet en mouvement
Visit’atelier : décomposition du mouvement
Ateliers light-painting : les mercredis 13 et 20 janvier 2016 de 15h à 17h
Pour plus d’informations :
sophie.monesi@territoiredebelfort.fr ou 03.84.23.59.72
[/vc_column_text][/vc_tta_section][/vc_tta_accordion][/vc_column][/vc_row]