Hack détournements!
Benjamin Gaulon
Au travers d’une archéologie des médias, de pratiques numériques quotidiennes détournées, cette exposition explore et recycle les rebuts électroniques de notre société de consommation. L’obsolescence programmée des supports – la désuétude des appareils prévue par l’industrie qui les fabrique afin d’en provoquer l’achat de nouveaux – a amené des comportements de consommation qui génèrent toujours plus de déchets. Ces déchets deviennent, dans cette exposition, la source d’un recyclage créatif.
Guy Debord, Jean Tinguely, César, entre autres, ont établi, avec le concept de détournement, les bases d’un recyclage militant, qui sont pour Benjamin Gaulon une référence forte face au mode de consommation actuel. Autour de cette exposition, de ces notions, une exploration sera proposée au travers de rencontres, concerts, performances, ateliers…
[vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_accordion active_tab= »0″ collapsible= »yes »][vc_accordion_tab title= »Benjamin Gaulon »][vc_column_text]Benjamin Gaulon est artiste, chercheur, enseignant à Parsons Paris The New School for Design et membre du Graffiti Research Lab France. Dans chacune de ses activités, il s’attache à développer une approche créative et critique autour de la technologie, des médias et des modes de consommation qu’ils génèrent. Il organise également depuis 2005 des « e-waste workshop » où le public s’initie au circuit bending (court-circuitage d’instruments de musique électronique), au hardware hacking (modification du matériel informatique / fabrication d’un nouvel outil à partir de matériels informatiques), ainsi qu’aux problématiques liées à l’obsolescence programmée : on y détourne du matériel en apparence obsolète pour recomposer ainsi de nouveaux objets électroniques. L’expérimentation pédagogique, envisagée comme mode de recherche, vient compléter l’arsenal des tactiques de cet artiste qui recycle, qui hack et qui détourne.
Détournements n.m. : 1- action de donner une signification diffèrente, en faire une application différente de celle qu’il doit avoir. 2- réutilisation par un artiste de slogans, d’images publicitaires, de campagnes de marketing pour créer une nouvelle œuvre portant un message différent, souvent opposé au message original / Terme d’abord employé par l’Internationale situationniste.
Autres mots clés :
– Obsolescence n.f. : Dépréciation d’un matériel ou d’un équipement avant son usure matérielle.
– Société de consommation n.f. : Société au sein de laquelle les consommateurs sont incités à consommer des biens et services de manière abondante engendré par le capitalisme et qui sucite une exploitation intense des ressources terrestres et humaines.
– Recyclage n.m. : procédé de traitement des déchets qui permet de réintroduire, dans le cycle de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire arrivé en fin de vie, ou des résidus de fabrication
– Esthétique glitch art n.f. : pratique artistique basée sur les erreurs électroniques, les défaillances ou autres incidents de l’utilisation extensive de la technologie numérique / Glitch est un terme qui désigne un message d’erreur
sonore.
– Electronique n.m. : branche de la physique appliquée, traitant de la mise en forme et de la gestion de signaux électriques, permettant de transmettre ou recevoir des informations.
Source : Wikipédia.fr
Cette exposition évoque nos pratiques quotidiennes avec les outils électroniques et numériques. L’artiste nous rappelle que derrière toutes ces technologies se cachent un système électronique et informatique complexe que l’on peut exploiter ou hacker. Mais il évoque également l’accumulation des déchets electroniques qui ne cesse d’augmenter et dont nous sommes les principals acteurs et victimes de la sociéé de consommation? Le marché offre chaque jour de nouveaux outils plus performants et qui deviennent indispensables. Mais que deviennent ces vieilles machines qui se périment et se démodent très vite (notion d’obsolescence programmée)? Notre société demande à l’individu d’être de plus en plus performant par le biais des outils numériques mais nous pouvons arrêter, ralentir cette course à la consommation, en détournant et en étant créatifs.[/vc_column_text][/vc_accordion_tab][vc_accordion_tab title= »CONNEXIONS »][vc_column_text]- L’lnternationale Situationniste : Le situationnisme désigne un mouvement contestataire philosophique, esthétique et politique incarné par l’Internationale situationniste, « plate-forme collective », fondée par huit artistes en 1957, lors de la conférence de Cosio d’Arroscia et qui se dissout en 1972. Guy Debord (1931-1994), l’un des fondateurs exprime l’exigence de « changer le monde » et envisage le dépassement de toutes les formes artistiques. Le projet situationniste repose sur le communisme de conseils, dans une société égalitaire débarrassée des rapports marchands, et sur la révolution de la vie quotidienne comme l’abolition du travail en tant qu’aliénation et actvité séparée de la vie, l’abolition du spectacle en tant que rapport social. Ils utilisent beaucoup le détournement où ils sont à l’origine d’un texte pour le détournement dans l’art.
http://i-situationniste.blogspot.com/
– Marcel Duchamp (1887-1968) : Avec l’œuvre « la Fontaine, » symbole de la remise en question totale du monde artistique, Duchamp bouleverse toutes les conventions de l’époque avec cet objet qu’il transforme en œuvre d’art en signant Richard Mutt. Il invente donc le ready-made « un objet déjà tout fait et revendiqué comme œuvre par l’artiste du seul fait de l’avoir choisi ».
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ens-duchamp/ens-duchamp.htm
– Le nouveau réalisme : fondé en 1960 par une déclaration signée entre plusiuers artistes dont Yves Klein, Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalles. Ces artistes prônent un retour à la réalité pat l’utilisation d’objets du quotidien qu’ils assemblent ou accumulent dans leurs travaux. Il est dissout en 1970.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-nouvrea/ENS-nouvrea.htm
– Marshall MacLuhan (1911-1980). Théoricien avant-gardiste de la communication et des médias, il est à l’origine du terme « village planétaire » bien avant l’heure d’Internet. Il est connu pour cette phrase « le medium est le message » montrant que le medum (TV, radio, livre…) est plus important et receptif que le message. Voici quelques extraits de cet auteur : « nous approchons rapidement de la phase finale des prolongements de l’homme : la simulation technologique de la conscience. Dans cette phase, le processus créateur de la connaissance s’étendra collectivement à l’ensemble de la société humaine, tout comme nous avons déjà, par le truchement des divers média, prolongé nos sens et notre système nerveux » (Pour comprendre les médias, 1964) et « L’enfant très jeune est comme le primitif : ses cinq sens sont utilisés et ont trouvé un équilibre. Mais les technologies changent cet équilibre ainsi que les sociétés. L’éducation développe un sens en particulier. Hier c’était la vue, par l’alphabet et l’imprimerie. Depuis plusieurs décennies, c’est l’ouïe. Et désormais, c’est notre système nerveux central. Video-Boy a été élevé par la télévision. Sa perception est programmée autrement, par un autre médian. » (Jean Paré, Conversations avec McLuhan, Montréal, Boréal,? 2010).
http://www.multimedialab.be/doc/citations/marshall_mcluhan_medium.pdf
– Pieter Hugo, photographe sud-africain, reconnu internationalement, il a réalisé une série de photographies « Permanent error » (2011) montrant une décharge de déchets informatiques eu Ghana. Des habitants du coin y travaillent pour récupérer des métaux précieux et mettent leur santé en péril en brûlant ces déchets qu’ils respirent. Le photographe dénonce l’hypocrisie des sociétés occidentales qui envoient les déchets électroniques dans les pays sous-développés.
http://deslivresetdesphotos.blog.lemonde.fr/2011/03/24/pieter-hugo-permanent-error/
– Art of Failure (art de la défaillance) : ancien duo d’artistes composé de Nicolas Maigret et Nicolas Montgermont. Leur travail se nourrit des avant-gardes historiques et d’expérimentations artistiques et scientifiques.
À travers leurs différents projets, ils opèrent des glissements ou des détournements qui mettent en lumière un ensemble de problématiques et d’esthétiques propres aux technologies qui nous sont contemporaines. Leur travail est présenté sous de multiples formes : performances, installations, projets en ligne ou éditions.
http://artoffailure.free.fr
http://laps.artoffailure.org[/vc_column_text][/vc_accordion_tab][vc_accordion_tab title= »LES VISIT’ATELIERS »][vc_column_text]L’Espace multimédia gantner accueille à l‘année des classes pour des visites et des ateliers. L’équipe pédagogique est ouverte à toute forme de projets et vous propose aussi un panel d’ateliers en rapport avec les expositions ainsi que des rencontres, des conférences…
Nouveauté pour les visites d’exposition : possibilité utiliser des Ipads pour dessiner, écrire…
Pour chaque découverte d’expositions, des formules de visit’ateliers sont proposées :
Les visites à thèmes (Durée : entre 1h et 2h30) :
– Le Collin maill’art ou comment voir autrement une exposition : en duo, le premier a les yeux bandés, le deuxième lui sert de guide et décrit les œuvres de l’exposition. Cette formule fait appel à l’éveil des différents sens et à l’imaginaire. Puis, un temps d’échange permet de découvrir ensemble l’exposition. Vivez une expérience, voyez autrement.
– Le Medi’art ou comment devenir médiateur de l’exposition : chaque groupe note ses premières impressions sur un livret, sélectionne des mots, écrit un texte sur une œuvre, puis présente aux autres groupes ses réflexions. Devenez
médiateur de l’exposition.
– Le Cont’art : à travers la pratique du conte, une autre approche de la visite est proposée. Chaque artiste, chaque œuvre cachent un secret et une histoire surprenante… Venez les découvrir.
– Une enquête électronique : A l’aide d’une tablette numérique, retrouve l’histoire des objets exposés grâce à l’outil Internet en créant un book numérique.
Les ateliers à thèmes (durée : entre 1h et 2h) :
– Le Pixel’art : avant ou après une visite à thème, un atelier multimédia est proposé sur des ordinateurs ou tablettes
numériques en fonction d’un thème ou de techniques abordés dans l’exposition.
— Réalisation d’une carte mentale et graphique synthétisant l’interprétation d’une œuvre.
— Création d’un book numérique sur la présentation d’une œuvre.
– Le Fond’art : écoute, lecture, expérimentations, cinéma pour l’oreille. Découverte de livres, vidéos, musiques et autres supports du fonds documentaire. Surprises, expériences visuelles et sonores sont au rendez-vous.[/vc_column_text][/vc_accordion_tab][/vc_accordion][/vc_column][/vc_row]