Le titre de l’exposition Something For Everyone (quelque chose pour tout le monde) a de multiples références pour Olia Lialina : « this is for everyone » (ceci est pour tous le monde) de Tim Berners-Lee, le principal inventeur du World Wide Web, « something is provided for all so that none may escape » (on fournit quelque chose pour tout le monde afin que personne ne puisse y échapper) du philosophe T.W. Adorno et indirectement au « Computer for the rest of us » de la marque Apple, ainsi qu’au titre du livre de Clay Shirkey’s « Here Comes Everybody » (voilà, tout le monde arrive) qui résumait la révolution web 2.0 en 2009. C’est aussi le titre d’une sculpture d’Olia Lialina présenté dans l’exposition. Ce titre fait écho évidemment pour nous aussi, à son travail de net artiste, puisque ses œuvres sont disponibles sur Internet, pour tous. Mais pas seulement, car dans son attention aux pratiques amateurs, au folklore numérique ou à l’éveil des consciences de l’utilisateur (cf Users Rights[1]), Olia Lialina nous rappelle que le Web n’est pas seulement le privilège des grandes entreprises et des développeurs, mais est aussi un espace public, populaire, où l’utilisateur lambda joue un rôle important[2].
Olia Lialina, Something For Everyone s’articule autour de 4 œuvres issues de la série des Net Portraits (portraits en ligne) où l’artiste se met en scène et nous invite à plonger dans les spécificités d’Internet : les flux, les URL, les différents protocoles…
Avec les œuvres Treasure Trove (2017- avec Mike Tyka), Lossless (2018), une autre dimension esthétique s’offre à nous, chère à Olia Lialina : le bling-bling et ses communautés, ces étonnantes ponctuations qui scintillent sur la toile. Cette exposition sera aussi l’opportunité de découvrir une nouvelle création, coproduite par l’Espace multimédia Gantner qui sera présentée pour la toute première fois : False Memory. Y sera-t-il question de la nostalgie d’un net, primitif, utopique ?