La Chambre d’Images – Voiles d’Araignées
Knud Viktor
DU 22 MARS AU 24 JUIN 2006
Au cœur, au pied du Luberon, depuis plusieurs décennies, Knud Viktor, l’ami des insectes, des oiseaux, des plantes, du vent, des nuages, de la pluie et du soleil, de la nuit sans lune, des étoiles et des grillons, des cigales et des si belles chouettes, construit son propre poème vivant, indéfiniment, obstinément, allègrement, démesurément, arborescence audiovisuelle d’images de sons, de centaines et de centaines d’images sonores, aquatiques, venteuses, végétales, animales.
Epopée sans fin dialoguant avec les éléments, épopée d’un barde qui parle “la langue des oiseaux” (et qui le savent et qui le lui disent, car il est paisible, à l’écart mais dedans). Œuvre savoureuse, en gestation, non close, loin du naturalisme (botanique et zoologique) et du sentimentalisme (touristique). C’est une sorte d’indien, Knud Viktor, non séparé de ce monde, fragment de ce champ vivace, obscur, énigmatique, où il se baigne quotidiennement, éberlué. Par la photo, par la vidéo, par le micro, par le mixage et la recomposition cybernétique, Knud Viktor cherche une approche vive, ni naturaliste ni artistique, aux frontières.
Imprégné, immergé en ce monde bruissant, il relate l’expérience d’un voyage insolite où se croisent les lapins, lièvres, renards, hiboux, crapauds, grillons, grenouilles, lézards, cigales, sauterelles, araignées. Il recompose un autre monde, un nouveau monde, comme un peintre, comme un musicien, comme un écrivain, par les moyens électroniques apprivoisées, nouvelles extensions perceptives, sans décrire ni expliquer. Il rend présent une suite tissée de tableaux sonores et visuels, mobiles, immobiles, répétitifs, successifs, inventant une polyphonie une polyrythmie, un jeu de résonances d’une scénographie imaginaire et potentielle.
Un autre merveilleux est là, enfanté par le regard et l’enfance d’une oreille absolue, où fleure une magie enfouie, si ancienne. Aborigène du Luberon, Knud Viktor révèle (réveille) les trésors enfuis et, par une sarabande de formation de formes, il nous plonge au cœur du monde, inventeur d’une odyssée en Jules Verne neuf qui puise tout dans le monde vibrant d’ici, au pied du Luberon.
Pour cette exposition Knud Viktor présentera une installation vidéo immersive, la chambre d’images – Voiles d’araignées.
(texte écrit par Michel Giroud)
vernissage le mercredi 22 mars à 17h30